13 février 2023

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Rentrée 2023 : suppressions de postes, ça continue !

Le Comité Social d’Administration du 16 janvier dernier a examiné la répartition des moyens au sein de l’académie pour la prochaine rentrée scolaire. Si l’on ne peut que se réjouir de la création de 9 Equivalents Temps Plein (ETP) de CPE et de 4 ETP d’administratifs, ces postes ne seront pas suffisants pour répondre aux besoins des élèves sur le terrain. Chez les administratifs, les nouveaux postes créés seront absorbés par les nouveaux établissements.
La Rectrice elle-même en convient, puisqu’elle nous a indiqué avoir demandé des moyens humains supplémentaires pour toutes les catégories de personnels. Cette démarche n’avait pas été initiée par le recteur précédent malgré les demandes réitérées de la FSU. 

Malgré cette « bonne nouvelle », le tableau demeure sombre et de nouvelles dégradations sont à prévoir pour les conditions de travail de personnels et d’apprentissage des élèves. L’enveloppe académique comporte la suppression de 20 ETP en Heures Postes et de 10 ETP en HSA. La diminution des HSA serait une mesure satisfaisante à partir du moment où ces dernières seraient basculées sur les HP, permettant la création de postes. De plus, le soutien en français et en mathématiques seront probablement générateurs d’Heures Supplémentaires à la rentrée.

Concernant plus spécifiquement la classe de Sixième, et en l’attente de modification officielle des textes réglementaires, le SNES-FSU appelle à repousser en CA les répartitions proposées sur la base d’une disparition d’une heure de Technologie pour la transférer en Lettres ou en Mathématiques : le cadre réglementaire n’ayant pas évolué, une telle prévision serait insincère. De plus, la Rectrice s’engage non seulement à ce qu’il n’y ait pas de Mesures de Carte Scolaire pour les collègues de technologie mais également de Complément de Service. Si vous rencontrez cette difficulté, n’hésitez pas à contacter la section académique du SNES-FSU.

La répartition touchera très fortement les collèges de l’académie, puisque les suppressions de postes y seront nombreuses (-36 ETP). La FSU a dénoncé cette situation : la baisse démographique ne peut justifier une dégradation des conditions d’apprentissage et de travail ! Au contraire, elle devrait être l’occasion d’améliorer ces dernières en diminuant les effectifs de classe (pas plus de 24 élèves par classe, et 20 en éducation prioritaire). Cela permettrait d’effectuer l’aide aux élèves dans la classe plutôt que d’externaliser le traitement des difficultés scolaires à travers des dispositifs périphériques, et d’inclure les élèves à besoins particuliers dans de meilleures conditions. 

Les lycées de l’académie seront moins impactés par les suppressions de postes. Sans doute la réintroduction des mathématiques en première est-elle financée par la réduction des moyens en collège. Mais, pour les lycées également, pas d’amélioration des conditions d’apprentissage et de travail, alors que ces dernières demeurent difficiles après les réformes du lycée aux effets dévastateurs bien connus. 

Dans les départements, la situation est contrastée, mais tous seront concernés par des dégradations. En effet, depuis des années, la suppression des moyens en cas de baisse démographique est plus forte que leur augmentation en cas de hausse démographique.

Répartition des moyens dans les collèges de l’académie
4449537285Académie
Effectifs élèves (prévision) 129 -142 -9 -101 -146 -269
Emplois (postes) 5 -15 -6 -15 -5 -36
Répartition des moyens dans les lycées de l’académie
4449537285Académie
Effectifs élèves (prévision) 196 -156 -234 -33 20 -207
Emplois (postes) 15 0 -9 0 0 -30

En collèges, seule la Loire-Atlantique voit ses effectifs augmenter ; en lycées, la hausse concerne non seulement la Loire-Atlantique, mais également la Vendée. Pour le restorat, les variations de suppressions entre départements (142 élèves en moins en collèges en Maine-et-Loire et 15 suppressions / 146 élèves en moins en 85 et 5 suppressions) s’expliquent par l’existence de stocks d’emploi. Or, c’est cet argument qui est utilisé depuis des années lorsque les représentant.es des personnels posent cette question… En Vendée, le rectorat explique que la suppression de 5 postes correspond à une mesure de rattrapage : « le H/E de Vendée était décroché par rapport à celui des autres départements ».

Plus que jamais, dans les CA et dans les établissements scolaires, il est nécessaire de se mobiliser pour dénoncer les fermetures de formations, d’options, de spécialités et les hausses des effectifs élèves par classe. Il faut une autre politique éducative, ambitieuse, avec des moyens, notamment humains, à hauteur des besoins des élèves pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales dans le cadre d’un service public laïque d’éducation.